La dysphorie de genre, c’est faire l’expérience complexe et parfois intense d’un sentiment de décalage entre le genre qu’on t’a assigné à la naissance et celui auquel tu t’identifies. Ce malaise peut peser lourd sur le moral et le bien-être, et significativement impacter ta qualité de vie.
Si tu traverses ça, sache que tu n’es pas seul·e, et qu’il existe plusieurs moyens pour mieux vivre ton identité ! Comprendre la dysphorie de genre en est la première étape, tant pour celleux qui la vivent que pour leurs proches. 🤗
C’est quoi la dysphorie de genre ?
Le mot « dysphorie » désigne un mal-être, qui peut aller d’un sentiment d’inconfort à une grande détresse. Quand on parle de dysphorie de genre, on fait référence à ce malaise qui peut être lié à ton genre, ton corps, à la façon dont les autres te perçoivent, ou encore à des éléments plus administratifs (comme tes papiers d’identité).
📌 Important : toutes les personnes trans ne ressentent pas de dysphorie, et elle peut évoluer avec le temps. Chaque parcours est unique !
🎥 Si tu préfères une vidéo à la lecture, cette vidéo de la RTS explique très bien la dysphorie de genre, avec des témoignages de concerné·e·s ✨ :
🤔 Dysphorie de genre VS incongruence de genre
L’incongruence de genre, c’est juste le fait que ton identité de genre (le genre auquel tu t’identifie) ne correspond pas à celui qu’on t’a assigné à la naissance. La dysphorie de genre, fait spécifiquement référence à un mal-être émotionnel et psychologique qui peut découler de ce décalage. Cette nuance est importante, car la dysphorie constitue un enjeu de transition sociale, administrative et/ou médicale nécessitant souvent un accompagnement adapté.
Comment reconnaître la dysphorie de genre ?
La dysphorie de genre se manifeste de manière unique pour chaque personne, mais certaines manifestations sont plus courantes que d’autres.
🫂 La dysphorie liée au corps
- Un malaise face à certaines parties de ton corps.
- L’envie de changer ton apparence (vêtements, maquillage, chirurgie, etc.).
- Un inconfort dans des moments comme la toilette ou l’habillage.
💬 La dysphorie sociale
- De l’anxiété quand les autres utilisent les mauvais pronoms ou accords (mégenrage).
- Une gêne dans des lieux genrés (vestiaires, toilettes).
- Le sentiment de ne pas être vu·e comme tu es vraiment.
📝 La dysphorie administrative
- Frustration face à tes documents officiels qui ne correspondent pas à ton genre.
- Formulaires et démarches qui t’obligent à choisir entre « homme » et « femme » sans autre option.
- Sensation de ne pas exister légalement comme la personne que tu es.
L’impact sur la vie quotidienne
🫀 Au niveau émotionnel
La dysphorie peut affecter la santé mentale et engendrer des périodes d’anxiété et de dépression.
- Une mauvaise image de soi est souvent la conséquence de ces émotions difficiles.
- Un isolement lié à l’impression d’être seul·e à vivre ça peut être remarqué.
🏠 Au niveau social et familial
On remarque parfois un impact sur les relations interpersonnelles. Certaines personnes ressentent une difficulté à être pleinement elles-même avec des proches qui ne comprennent pas.
Dans le contexte professionnel, la dysphorie peut affecter la confiance en soi et compliquer les interactions avec les collègues. La gestion des situations professionnelles genrées requiert souvent une énergie considérable, pouvant impacter la progression de carrière si ton environnement de travail n’est pas compréhensif ou ouvert.
😞 Les crises de dysphorie
Parfois, la dysphorie peut devenir particulièrement intense, au point d’envahir toutes tes pensées. Ces crises sont difficiles, et nécessitent des stratégies d’adaptation spécifiques et un soutien approprié.
Comment atténuer la dysphorie de genre ?
🧠 Trouver un soutien psychologique
Un psychologue de confiance peut t’aider à trouver des stratégies pour mieux vivre ta dysphorie, et t’offrir un espace sécurisé pour explorer ton identité. On ne peut pas “guérir“ de la dysphorie comme d’une maladie, car celle-ci est liée à ton identité de genre, le thérapeute est donc là pour accompagner ta réflexion sur le parcours de transition et te soutenir face aux défis quotidiens.
Si tu n’as pas accès à un psy, cela peut-être dans ton association LGBTI+ locale (il y en a partout en France) ou un.e ami.e, un.e membre de ta famille, toute personne avec qui tu te sens en confiance auprès de qui du trouveras une écoute et du conseil.
📝 À savoir : → Le site bddtrans.fr liste des praticien.nes respectueux.ses des personnes transgenres et capables de t’écouter et de t’accueillir. Tu peux également te référer à la carte de Fransgenre qui est régulièrement tenue à jour.
👕 Utiliser des accessoires d’affirmation de genre
Certains accessoires peuvent considérablement atténuer la dysphorie physique et t’aider à mieux te sentir dans ta peau.
- Il y a les binders, qui ressemblent à des débardeurs pour aplatir le torse/poitrine,
- Les packers, pouvant être utilisés au quotidien pour donner l’effet d’une bosse sous les vêtements. Ceux-ci viennent en plein de formes et matières différentes, et certains sont même pensés pour aider à réduire la dysphorie pendant la sexualité ! 😏
- Les tuckings, pour dissimuler la bosse de l’entrejambe qui peut se former sous les vêtements.
Tout ces produits sont disponible dans une multitude de modèles sur notre site, et nous pouvons réaliser des pièces sur-mesures si tu as des besoins ou demandes spécifiques.
Attention néanmoins à bien suivre les indications pour utiliser ces accessoires en toute sécurité !
🤝 S’entourer des bonnes personnes
Le soutien de personnes qui te comprennent peut tout changer. Que ce soit en ligne via les réseaux sociaux (tiktok, facebook, youtube…) ou en présentiel, de nombreuses associations organisent des groupes de parole et des communautés en ligne pour partager ton expérience et poser tes questions.
Un réseau d’ami·es et d’allié·es compréhensifs renforce ce soutien au quotidien.
→ L’association Acceptess T organise notamment des accueils de personnes en questionnement.
Et si on parlait d’euphorie de genre ?
L’euphorie de genre, c’est ce moment où tu te sens en accord avec ton identité. Ça peut être en portant un vêtement qui te correspond, en entendant ton prénom ou tes pronoms respectés, ou tout simplement en te regardant dans le miroir et en te reconnaissant.
L’euphorie de genre remet en question l’idée que les personnes trans ne connaissent que la dysphorie de genre et que l’histoire de la transidentité est une histoire de misère, alors que ce n’est pas le cas. La transidentité, pour beaucoup, peut être un aspect très valorisant et positif sur la vie, malgré les obstacles.
FAQ : Réponses à tes questions sur la dysphorie de genre
La dysphorie de genre est-elle une maladie mentale ?
Non ! Ce n’est pas une maladie mentale, mais une souffrance liée à ton identité qui mérite d’être écoutée et prise au sérieux.
Que faire en cas de crise de dysphorie ?
- Évite les miroirs si c’est trop dur.
- Fais une activité qui te fait du bien : musique, sport, dessin, etc.Mange quelque chose de réconfortant, prends une douche chaude, fais une sieste…
- Trouve un endroit calme pour souffler un peu. À l’école ou au travail, il peut être très compliqué de se sentir exposé·e en permanence. Même s’il n’y a que les toilettes à disposition, essaye de trouver un endroit où tu peux t’isoler et prendre le temps de respirer. Extérioriser les émotions à travers un journal, le dessin, le sport, la respiration, une thérapie (pour celleux qui le peuvent) ou tout simplement en te confiant à un.e ou des proches de confiance. Garde à l’esprit que c’est un sentiment temporaire, que ça va passer, qu’il existe des solutions et que ça ira mieux.
- Modifie ton expression de genre. Teste un nouvel accessoire ou un vêtement qui te fait du bien, mets du mascara sur tes poils pour les rendre visibles, rases-toi…Dans tous les cas, si tu ressens de la dysphorie, il est important que tu saches que tu n’es pas seul·e et qu’il y a différents moyens de la gérer. Pour ça, nous te recommandons de trouver un professionnel de santé LGBT+ friendly qui pourra t’aider et t’aiguiller le long de ton parcours ! 🤗
Quels sont les accompagnements possibles ?
L’accompagnement peut prendre plusieurs formes complémentaires : suivi psychologique spécialisé, groupes de soutien, accompagnement médical si souhaité, et soutien social. Chaque personne définit le type d’accompagnement qui lui convient. SURTOUT, ne reste pas seul·e : des assos et des espaces d’échange existent pour t’aider.
📌 Comment soutenir un·e proche face à sa dysphorie de genre 💛
Si un·e proche éprouve de la dysphorie de genre, il existe plusieurs manières de l’aider et de lui apporter du soutien. Voici quelques conseils pratiques :
- 💬 Écoute et bienveillance : Ne minimise pas son ressenti. Être à l’écoute sans chercher à « résoudre » la situation peut être un immense soulagement.
- 📚 Informe-toi : Apprends sur la dysphorie de genre pour mieux comprendre ce qu’iel traverse et éviter les maladresses involontaires.
- 🌈 Respecte son identité : Utilise son prénom et ses pronoms corrects, même si l’adaptation prend du temps.
- 🤗 Offre du soutien sans pression : Chacun·e avance à son propre rythme. Propose de l’aide pour des démarches administratives ou pour trouver des ressources, mais sans imposer quoi que ce soit.
- 🏡 Crée un environnement safe : Réduire les situations qui déclenchent de la dysphorie (éviter les remarques sur l’apparence, ne pas forcer à porter des vêtements genrés, etc.) aide beaucoup.
Ton soutien peut faire une immense différence. Être un·e allié·e, c’est aider la personne à se sentir vue, respectée et acceptée. 💙
Conclusion et ressources
La dysphorie de genre est une expérience complexe nécessitant compréhension, accompagnement adapté et soutien social. De nombreuses ressources existent pour t’accompagner dans ce cheminement. N ‘hésite pas à contacter les associations locales ou des professionnel·les de santé spécialisé·es pour recevoir le soutien dont tu as besoin.
Chaque parcours est unique, légitime, chacun·e mérite d’être soutenu·e et respecté·e.. Rappelles toi : Tu n’es pas seul·e, et tu mérites d’être bien dans ton corps et ton identité. 💙
Pour en savoir plus :
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